|
|
||
|
mars 1594. • 633
susdite, avec mes armes et écharpe blanche. Ce que je fis à la même heure d'entre trois et quatre, où étant sur le pont Saint-Michel je trouvay quatre ou cinq personnes, lesquels m'ayant decouvert et reconnu, me dirent qu'il étoit encor trop matin, et qu'il se falloit retirer pour demy heure : ce que faisans tous ensemble, rencontrâmes quelques cinquante hommes armés avec les écharpes blanches, qui demandans le mot leur fut donné, qui étoit vive le Roy et la paix 1 Au même instant vinrent encor quelques autres quarante ou cinquante hommes armés, portans écharpes blanches, qui se joignirent avec nous, et faisions bien ensemble cent ou cent vingt hommes; et nous saisîmes des deux bouts du pont Saint-Michel, mettant sentinelles aux avenues des rues, et recevant ceux qui nous arrivoient avec armes et écharpes blanches, en assés grand nombre.
Les Espagnols et Neapoli tains avertis envoyèrent de toutes parts de leurs gens pour découvrir; et eux se mirent en armes dans leurs corps de gardes pres Ia porte de Bussy, où ils s'assembloieut et couchoient tous il y avoit sept à huit jours. Les hommes qu'ils envoyoient pour découvrir étoient comme laquais sans armes, lesquels furent par nous retenus, tant ceux qui alloient à leurs corps de gardes que ceux qui en.sortoient : en sorte qu'ils n'avoient nulles nouvelles.
Cependant le peuple s'assembloit peu à peu, les uns au pont Saint-Michel, les autres au Petit Pont, et autres aux autres quartiers; et quand il sortoit quelque ligueur de sa maison, on se saisissoit de luy.
Or combien que du commencement il y eut peu d'hommes pour le Roy, neantmoins ils étoient tellement hardis et resolus en leur entreprise, que cette as-
|
||
|
|
||
|
Digitized by
|
||
|
|
||